samedi 17 juin 2017

THRENE POUR CHEVELU


Une fois n’est pas coutume. Aujourd’hui, je parlerai d’un chat. Non pas d’un chat de race, d’une bête à concours, d’un chat célèbre ou botté, d’un chat Belaud, Mürr, Barre de Rouille ou Kiki la Doucette. Mais d’un chat ordinaire, d’un chat plébéien, habitant des banlieues, dépourvu de pedigree mais non de gentillesse. Un chat qui dans ma cervelle se promène, mais avec douleur. Un chat obscur de son vivant, dont la gloire est posthume et inscrite au martyrologe. Un chat torturé à mort, pour le plaisir, et les yeux arrachés, devenu, à son corps défendant, son corps lacéré, symbole du mal infligé, du Mal absolu. Rassemblements, silences, cris, poèmes, affiches, dessins et fleurs sont nés spontanément, partout, pour dire l’horreur de ce supplice. Mais ni pouvoirs publics, grands corps politiques, judiciaires, académiques, journalistiques ou universitaires n’ont cru devoir s’en soucier ou seulement faire appliquer la loi. Le félin domestique n’a sa place dans aucun cursus honorum ni aucun palmarès. Il l’aura dans le souvenir de tous ceux qu’a horrifiés cette indicible cruauté.    

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