Une fois n’est pas coutume. Aujourd’hui, je parlerai d’un
chat. Non pas d’un chat de race, d’une bête à concours, d’un chat célèbre ou
botté, d’un chat Belaud, Mürr, Barre de Rouille ou Kiki la Doucette. Mais d’un chat
ordinaire, d’un chat plébéien, habitant des banlieues, dépourvu de pedigree
mais non de gentillesse. Un chat qui dans ma cervelle se promène, mais avec
douleur. Un chat obscur de son vivant, dont la gloire est posthume et inscrite au
martyrologe. Un chat torturé à mort, pour le plaisir, et les yeux arrachés,
devenu, à son corps défendant, son corps lacéré, symbole du mal infligé, du Mal
absolu. Rassemblements, silences, cris, poèmes, affiches, dessins et fleurs
sont nés spontanément, partout, pour dire l’horreur de ce supplice. Mais ni
pouvoirs publics, grands corps politiques, judiciaires, académiques,
journalistiques ou universitaires n’ont cru devoir s’en soucier ou seulement faire
appliquer la loi. Le félin domestique n’a sa place dans aucun cursus honorum ni aucun palmarès. Il l’aura
dans le souvenir de tous ceux qu’a horrifiés cette indicible cruauté.
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